Light Coorporation: 64:38 Radio Full Liv(F)E.
ReR Megacorp / Recommended Records Chris Cutler, London.
Music by Mariusz Sobanski/ Sobanski Music Laboratory

Reviews:

By Mark Corroto / All About Jazz USA

Few musicians or bands exhibit imperturbability to the degree that the ensemble Light Coorporation (yes, that's how it's spelled) does. The Polish band, founded by guitarist Mariusz Sobański in 2007, has released its fifth recording 64:38 Radio Full Liv(f)e. This is a recording of a live date dedicated to jazz pianist and composer of film scores, Krzysztof Komeda, who is best known for the soundtracks to Roman Polanski's Knife In Water (1962) and Rosemary's Baby (1968).

Listening to this disc requires patience, as each of these seven tracks gradually expand upon themselves—marrying theme with improvisation. The themes are taken from the band's previous recordings, Rare Dialect (RéR, 2011) and About (RéR, 2013), and broadened with the addition of vibraphonist Mariusz Gregorowicz, who joins Sobański on guitars, tenor saxophonist Paweł Rogoża, bassist Krzysztof Waśkiewicz, and drummer Miłosz Krauz. Contemporary comparisons might be made to Godspeed You Black Emperor!, Explosions in the Sky, and A Silver Mt. Zion. Or, one could even harken back to the experiments of Pink Floyd to find the origins of Light Coorporation. Their fusion of progressive rock with an improvised jazz language is part hypnosis and part fugue state. The sounds are a painless excuse to get lost in the trance of spacey guitars, echoey saxophone,s and the pulse of vibraphone chimes and insistent bass notes.


Jazz is/ Adam Baruch: Light Coorporation – “64:38 Radio Full Liv(f)e”

This is the fifth album by the excellent ensemble Light Coorporation, led by guitarist Mariusz Sobanski (Sobanski Music Laboratory)
The album was recorded live in the Radio which is named Krzysztof Komeda Studio after the Godfather of Polish Jazz, who made his early recordings there. The ensemble performs seven original compositions, all composed by the leader.

The music presents reworked versions of compositions that previously appeared on the ensemble's first and third albums and completely improvised pieces credited to all five members of the ensemble. This album definitely marks a shift towards improvised music, taking the ensemble further away from their initial Progressive Rock and Fusion image. This constant chameleonic ability to change the musical approach has been one of the greatest assets of Light Coorporation since their inception.

Although instrumentally limited only to five instruments, the ensemble creates wide and diverse sound structures. The addition of the vibraphone (Gregorowicz is the only new member of the ensemble who did not appear on any of the previous albums) changed the overall sound significantly, bringing it even closer to traditional Jazz sound. I have no idea if Sobanski was influenced by the presence of the vibraphonist Jerzy Milian as a member of the early Komeda combos, when he decided to add vibraphone to this new lineup, but whatever the reason was, it had a major influence on the overall result.

As already stated above this album emphasizes Free improvisation, which constitutes a major part of the music. However, the music is still very coherent and based on composed parts, which enables the listener to follow up the developments without getting lost within the havoc that is often projected by Improvised Music projects. Some basic riffs and electric guitar parts go back to the Fusion idiom, but everything here is more hinted than explicitly stated, which of course makes life interesting for the listener.

Overall this is another superb release by Light Coorporation, which is surely one of the most interesting, unconventional and sadly underrated ensembles active in Europe today. The album was released again on the prestigious British ReR label, which consistently supports the band. I wholeheartedly recommend to open-minded listeners to investigate this album, as well as the previous releases by Light Coorporation, as they all are still completely valid and lost nothing of their original charm. Well done again!




Light Coorporation
64:38 Radio Full Liv(f)e
par CHFAB / Chromatique.net France

Cinquième publication pour ce quintette polonais, proposant autre chose que du néo progressif à la Collage ou une énième déclinaison de Porcupine Tree. On navigue ici dans des eaux bien plus troubles, poisseuses, avant-gardiste et donc aventureuses que chez leurs nombreux compatriotes. Le fond expose l'élégance du jazz, assurée par la batterie volubile et magnifiquement subtile de Milosz Krauz, celle-ci secondée par Krzysztof Waskiewicz à la basse (solide et inventif), et dont les convives s'adonnent à un travail de nourriture constante, qui à la guitare jazz rock de Mariusz Sobanski (le capitaine du groupe, responsable de toutes les compositions à ce jour), qui au saxophone, absolument envoûtant, de Pawel Rogoza, qui enfin au vibraphone dosé et pertinent de Mariusz Gregorowicz. Jazz on vous avait dit. Pourtant, avec eux, on est bien loin des influences standard avec des harmonies classiques, loin s'en faut... Ces Polonais-là ont surtout choisi d'en exploiter la fibre free, que ce soit pour les soli, improvisés évidemment, mais également pour les compos elles-même, qu'ils semblent littéralement inventées sur place. C'est peut-être la qualité suprême de cette formation : vous donner l'impression divine que tout est en train de se faire ; ça flotte, ça hésite ou ça s'emballe, ça avance prudemment jusqu'à gagner de l'assurance et enfin tout emporter sur son passage. C'est de la défriche avec une liberté absolue, tout en plantant un sacré drapeau à chaque station... A chaque album, chaque plage, Light Coorporation met un pied sur la lune, pas moins... 64:38 Radio Full Liv(f)e ne déroge pas à cette règle, proposant ce qui semblerait être une série de travaux joués en live (mais de toutes façons chez eux il n'y a jamais la moindre espèce de retouche en post production, ou du moins ça n'est jamais perceptible) dans ce qui fut et demeure le temple du jazz polonais, prodiguant d'absolues merveilles durant les années soixante et soixante-dix, et dont on ignore encore la portée historique, pour cause de guerre froide. Cette séparation autant politique que psychologique et culturelle, qu'on se le dise, nous priva d'une bonne moitié du génie musical de cette époque, tout autant en terme de jazz (la sublime collection Polish Jazz Serie en témoigne encore) que de progressif. Qui sait encore aujourd'hui combien le bloc de l'est fut productif, surpassant ou égalant parfois les ténors britanniques? Une lacune qu'il faudra combler un jour pour nous, citoyens de l'ouest, dans ces lignes ou ailleurs... Visiblement, deux types de prises sonores ont été effectués, l'un sur console (table de mixage), à la mise en espace magistrale, stéréo, ample, élaborée, définissant parfaitement chaque instrument dans le paysage, et l'autre prise effectuée dans la salle, avec un son plus mat, mais de très bonne tenue, où tous les instruments proviennent de la même source, se chevauchant un peu. Ce disque a choisi l'alternance, passant d'une prise à l'autre. Un choix qui peut s'avérer discutable pour les uns ou intelligent pour les autres, ce sera selon. Quoi qu'il en soit, on y découvrira une réinterprétation de morceaux issus des premiers et troisièmes albums, en plus d'improvisations totales. Bien malin celui (ou celle) qui saura distinguer l'un de l'autre, tant l'impression de la découverte est perpétuelle, le mouvement passionnant et les plaisirs certains. La palette est plus large qu’il n’y paraît, empruntant tout autant au psychédélisme, à la fusion, qu’à la frange progressive la plus mature, privilégiant la recherche d’ambiances et harmonies composites. Light Coorporation offre quelque chose de rare : l'envie d'aller de l'avant, avec une certaine confiance en l'inconnu. Une certaine subversion, au final, compte tenu de l’air ambiant, entre un nouveau président Trump pétri de certitudes et une Europe obnubilée par les statistiques....

Studio, scène, concert sans public, disque, l'aventure vivante de Light Coorporation n'en finit pas d'abolir toutes ces frontières, s'adonnant depuis déjà 2007 à ce qu'on peut aisément qualifier de magie sonore. Amoureux de jazz ténébreux, d'inventions et dialogues perpétuels, d'expériences, ce disque et ce groupe seront pour vous, de chaque instant.